Comité de bassin versant du Jaudy-Guindy-Bizien
1, rue monge CS 10761
22307 LANNION
02 96 15 19 19
Des programmes de reconstitution du bocage (création de talus enherbés ou plantés de haies bocagères) sont mis en oeuvre depuis le début des années 2000 sur le bassin versant en concertation avec les agriculteurs et les propriétaires fonciers du territoire. Après plus de 20 ans d'existance, ces programmes volontaires ont permis de créer plus de 300 km de talus et près de 150 km de haies bocagères. Le bocage joue un rôle essentiel sur la qualité de l'eau, l'érosion des sols, la préservation des corridors écologiques et de la biodiversité. C'est aussi un élément payser structurel du patrimoine trégorois.
Rôle de rétention des eaux de ruissellement
Le talus est un dispositif efficace face aux problèmes d'inondations. Placé perpendiculairement à la pente, il intercepte une partie des eaux de pluie (ruissement) et facilite son infiltration dans le sol. L'eau stockée dans le sol est ensuite restituée lentement à la rivière. Le bocage limite de ce fait la rapidité des crues et à l'inverse la gravité des étiages.
Rôle de protection de la qualité de l'eau
Les talus boisés contribuent à lutter contre la pollution des rivières. Le sol joue un rôle épurateur par le biais d'une dégradation bactérienne. Les pesticides, les matières en suspension, les matières organiques, les germes bactériens sont filtrés avant qu'ils n'atteignent la nappe phréatique. Les arbres recyclent une partie des éléments minéraux (azote, phosphore) pour assurer leurs propres croissances.
Rôle écologique
Le bocage est un milieu riche et diversifié. Les talus boisés représentent des habitats favorables pour de multiples espèces animales et végétales.
Rôle paysager
Le maillage bocager fait partie intégrante du paysage trégorrois. Bordant les routes, les chemins de randonnées et camouflant les bâtiments agricoles, il marque notre paysage. Ainsi, il existe différents types de talus, de la simple levée à terre au talus mur.
Pour limiter les crues et préserver la qualité des cours d'eau, il convient de privilégier l'édification des talus à des emplacements stratégiques :
Les talus de ceinture placés en rupture de pente (en bas des versants) jouent un rôle anti-érosif efficace. Pour freiner l'eau et retenir la terre, aucune brèche dans le talus ou buse sous la levée de terre ne doit être présente.
Les talus entourant les parcelles situées sur le plateau permettent de soustraire les eaux de ruissellement des parcelles placées en contre-bas. Ce dispositif favorise la rétention d'eau et le pouvoir épurateur de l'ensemble du maillage bocager.
Un talus peut-être réalisé à partir de terre végétale prise sur le site ou éventuellement à partir d'une terre de remblai. Les talus, de 1 m à 1,5 m de hauteur, sont en général surmontés d'arbres et d'arbustes et/ou couvert d'un tapis végétal herbacé.
Dans le cas où le talus est destiné à être planté d'une haie bocagère, un paillage naturel biodégradable est fortement conseillé (problème de retrait des bâches plastiques).
Les pans de talus non paillés doivent être ensemencés à l'aide de graminées (du type ray-grass, fétuque, dactyle) afin de limiter la repousse des adventices et leur prolifération dans les parcelles riveraines. Le talus doit être strictement entretenu de façon mécanique (utilisation d'une épareuse)
Pourquoi un entretien mécanique ?
Le brûlis favorise la régénaration des plantes herbacées, mais il conduit à la destruction des jeunes plants d'arbres.
L'entretien chimique, quant à lui, a de graves conséquences sur la qualité des cours d'eau, d'autant plus si le talus est bordé d'un fossé.